Moins de deux ans après l’annonce de sa retraite comme joueuse, Aleksandra Wozniak sait que son après-carrière se poursuivra dans le monde du tennis. À 32 ans, elle vient tout juste d’obtenir sa certification d’entraîneur de niveau trois de Tennis Canada et espère ouvrir sa propre académie à Bedford cet automne.
Jointe par Radio-Canada Sports, la Québécoise se réjouissait du fait qu’elle pourrait recommencer à jouer en simple dès la semaine prochaine. Un premier pas vers un retour à un semblant de normalité au tennis.
Wozniak avait d’ailleurs un printemps fort chargé de prévu quand la pandémie est venue bousculer sa vie et la nôtre.
Je devais tenir des cliniques de tennis en avril et en mai. J’ai, bien sûr, dû les annuler, explique l’ancienne 21e joueuse mondiale. J’ai encore espoir de pouvoir organiser mon grand camp à Blainville à la fin du mois de juin. C’est un camp auquel je tiens parce que ce serait sur les mêmes terrains où mon père m'a appris à jouer. Je croise les doigts.
En raison du confinement, elle a dû annuler bien des conférences en milieu scolaire et en entreprises. Elle a toutefois mis les bouchées doubles pour avancer le projet sur lequel elle planche depuis plusieurs mois.
Les bases de l’Académie de tennis Aleksandra Wozniak à Bedford sont jetées. Il reste à voir si le déconfinement en permettra l’ouverture à la fin de l’été. Déjà, l’académie s’installera sur des courts extérieurs.
Ce ne sera pas un sport-études, mais bien une académie ouverte à tout le monde, des juniors élites jusqu’aux adultes qui veulent s’améliorer et s’amuser au tennis. On offrira aussi des forfaits avec hébergement et restauration avec le centre de santé Euro-spa.
Wozniak avance qu’elle pourra compter sur des entraîneurs qui ont joué sur les circuits de l’ATP et de la WTA. À long terme, elle aimerait aussi conclure une entente avec un centre de tennis intérieur pour que l’académie soit ouverte à l’année.
Pour mettre sur pied ce projet, la Blainvilloise déménagera d’ailleurs dans la région de Bedford au cours des prochains mois.
Pour l’instant, elle n’a pas de partenaire financier dans l’aventure, mais elle compte sur l'appui de commanditaires.
Ouverte à entraîner sur le circuit professionnel
Aleksandra Wozniak croit que son académie de tennis occupera le plus clair de son temps, mais elle ne ferme pas la porte à un retour sur le circuit professionnel comme entraîneuse. Elle insiste sur le fait qu’elle le ferait à temps partiel.
Elle a déjà accompagné la jeune Jada Bui pour quelques tournois. La championne canadienne junior poursuivra sa progression à l’Université de la Californie, l’État dans lequel Wozniak a d’ailleurs remporté le tournoi de Stanford en 2008.
Je pense que mon expérience sur le circuit et dans les grands tournois pourrait être bénéfique pour une jeune joueuse et je veux la partager. Quand je jouais, je n’avais personne dans mon entourage qui avait ce vécu-là. Mon père faisait tout ce qu’il pouvait pour m’aider, mais il découvrait la réalité en même temps que moi.
Aleksandra Wozniak
D’ailleurs, la situation de la jeune Leylah Annie Fernandez, déjà 118e mondiale à 17 ans, lui rappelle un peu ses jeunes années. Le père de Fernandez, comme celui de Wozniak, vient de l’univers du soccer et a appris à entraîner ses filles au tennis de manière autodidacte.
Chaque joueuse a son parcours propre à elle, précise Wozniak. C’est agréable de voir que la nouvelle génération fait son chemin à sa façon. C’est très encourageant pour les jeunes et ça montre qu’avec beaucoup de volonté, le travail porte ses fruits.
C’est vrai dans le sport et Aleksandra Wozniak espère que ce sera la même chose dans sa deuxième carrière.
Article par Antoine Deshaies
Le 14 Mai 2020
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