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Photo du rédacteurAleks Wozniak

« LES FEMMES EXCEPTIONNELLES » EN MODE GRATITUDE

Aleksandra Wozniak a marqué l’histoire du tennis québécois en devenant l’une des premières joueuses d’ici à percer à l’international. Aujourd’hui, elle redonne à son sport et, avec l’aide d’autres femmes, elle souhaite créer un mouvement de solidarité dans le milieu sportif féminin.


Pour y parvenir, elle a mis sur pied le programme des Futurs As, avec son académie de tennis, dans le but d’offrir des cours, des ressources et un encadrement aux enfants défavorisés qui n’ont pas la chance de pratiquer un sport organisé et qui n’ont pas la chance de rêver mieux.


Pour amasser des fonds, elle a organisé l’évènement « Les femmes exceptionnelles », un brunch-causerie qui a eu lieu samedi au Centre de santé Euro-Spa, à Saint-Ignace-de-Stanbridge, en Estrie. De nombreuses femmes de différents milieux, dont les ministres Pascale St-Onge et Isabelle Charest, la femme d’affaires Danièle Henkel et les athlètes Lysanne Richard et Audrey Lacroix, ont fait part de leur expérience, sont revenues sur leur parcours et ont offert des conseils à la centaine de personnes réunies dans la salle aménagée et décorée aux couleurs de l’évènement.


L’animatrice de la conférence, la journaliste Geneviève Tardif, a tendu le micro à ces femmes qui en avaient long à dire.


Pendant plus d’une heure, il a été question de la place des femmes dans les différents milieux professionnels, de résilience, de courage et de dépassement.


DONNER LA CHANCE À TOUT LE MONDE


L’initiatrice de l’évènement a expliqué d’entrée de jeu les raisons qui l’ont incitée à organiser un tel rassemblement.


Née de parents qui ont immigré au Canada en 1983, Aleksandra Wozniak a grandi à Blainville, dans les Laurentides, dans un milieu qu’elle qualifie de « pas facile ». Elle n’a pas toujours eu accès aux meilleurs entraîneurs, aux meilleurs équipements et aux meilleures structures, mais elle est tout de même parvenue à se faire une place parmi les meilleures joueuses de tennis au monde. Elle veut pouvoir rendre la tâche plus simple aux enfants qu’elle aidera. « Je comprends l’importance d’être bien entouré et bien organisé », a-t-elle expliqué.


Pascale St-Onge, ministre des Sports du Canada et députée de la circonscription fédérale de Brome-Missisquoi, où se tenait l’évènement, a mis en lumière l’importance pour les femmes de tous les milieux de s’impliquer. Se lancer en politique n’a pas été une décision facile à prendre, a-t-elle souligné. Elle devait le faire pour donner la parole aux femmes, dans un milieu très masculin, et pour pouvoir représenter le plus de gens possible.


Elle dresse un parallèle avec le milieu sportif.


« Il faut rendre le sport plus accessible, inclusif et sécuritaire, surtout les sports plus dispendieux comme le tennis ou le hockey. »

– Pascale St-Onge, ministre des Sports du Canada


Après la conférence, elle a précisé que tenir ce genre d’évènements était primordial, car écouter d’autres femmes raconter leur parcours est enrichissant, parce qu’ils sont tous uniques. Elle dit être témoin chaque jour de la solidarité qui caractérise le milieu sportif féminin et elle est fière de prendre part au mouvement.


Son homologue au provincial, la ministre Isabelle Charest, triple médaillée olympique, également ministre déléguée à l’Éducation, responsable de la Condition féminine et députée de la circonscription provinciale de Brome-Missisquoi, a pour sa part mis l’accent sur la représentation. « Il faut représenter tout le monde. On est sur la bonne voie et je suis heureuse que la nouvelle génération s’implique », a-t-elle affirmé.


CHARGE ÉMOTIVE


Par moments durant la conférence, une très grande charge émotive s’est fait sentir dans la salle. Certaines des panélistes, dont Wozniak, l’ont par ailleurs montré en versant quelques larmes.


« Avec ce qui se passe dans le monde présentement, on vit tous des choses difficiles. On a besoin de s’accrocher et c’est le message qui a été lancé aujourd’hui. On est là l’une pour l’autre et on n’hésite pas à se montrer notre support. Tout le monde ici sentait le besoin de partager son histoire. »

– Aleksandra Wozniak


Ç’a été le cas de Danièle Henkel, femme d’affaires prospère et aguerrie qui n’a plus besoin de présentation. Sa présence a été révélatrice et chacune de ses interventions a suscité une émotion chez les convives. Elle a raconté son histoire et celle-ci n’a laissé personne indifférent. Elle a aussi été de bon conseil pour toutes celles qui espèrent un jour pouvoir vivre leur rêve et leurs ambitions.


« Il va falloir leur dire [aux jeunes femmes] et leur redire : “On peut avoir des doutes, mais pas le syndrome de l’imposteur. Quand quelqu’un vous choisit, c’est parce que vous méritez votre place” », a-t-elle dit au micro. Une vague d’applaudissements s’en est suivie.


Elle a par ailleurs précisé que les milieux du sport et de l’entrepreneuriat sont intimement liés, et que c’est pour cette raison qu’elle tenait à être présente. Elle souhaite que chaque femme puisse trouver sa place pour pouvoir ensuite en inspirer d’autres, comme c’est le cas des huit panélistes invitées. « Aujourd’hui, on est en mode gratitude », a-t-elle ajouté.


Après la conférence, elle a confié vouloir inspirer les femmes à aller jusqu’au bout de leurs idées et de leur quête. À son avis, il n’y a pas assez de modèles féminins, et les jeunes femmes et filles ont besoin d’en avoir. Des modèles de tous les milieux, car chaque personne est « authentique et personne n’est au-dessus de tout le monde ».


Le mot gratitude a souvent été prononcé au cours de la journée. Il en a été question notamment lorsque Wozniak s’est adressée à la foule pour conclure la causerie : « J’ai recommencé de zéro à trois reprises au cours de ma carrière. Il faut s’accrocher même quand ça fait mal. C’est trop facile d’abandonner. Tout ça me donne de l’espoir et de la motivation. Il faut travailler ensemble, surtout dans les moments difficiles. »


Aleksandra Wozniak espère justement épargner au plus grand nombre de jeunes possible ces moments difficiles. Il y en aura certainement, parce qu’il y en a toujours, mais il suffit d’avoir des modèles pour ouvrir la voie et pour montrer le chemin. C’est pourquoi ces femmes exceptionnelles se sont réunies.


Article par:

Nicholas Richard

LA PRESSE

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