Photo : Tennis Canada
L’expression n’est pas nouvelle.
Elle a été le titre d’un film, d’une émission à la télé québécoise et, probablement, ailleurs.
« Donner au suivant », c’est passer le flambeau. De multiples manières.
Transmettre la passion tout en faisant découvrir à d’autres ce qui a été le moteur de notre vie.
Et quand on dit « donner », c’est carrément ce que s’apprête à faire Aleksandra Wozniak, qui s’inscrit parfaitement dans cette lignée avec le lancement d’un programme appelé « Les Futurs As ».
Déjà, depuis 2020, celle qui a cogné à la porte du Top 20 mondial du tennis professionnel féminin dirige l’Académie qui porte son nom, à Bedford, dans la coquette municipalité des Cantons de l’Est, au Québec. Si les activités régulières de son académie engendrent des coûts d’inscription, tels les cours, les camps ou les stages, c’est un programme tout à fait gratuit qu’elle ajoutera l’été prochain par le biais de ces « Futurs As ». En collaboration avec les écoles, elle offrira les cours et les conseils de professionnels ainsi que la location de l’équipement aux jeunes moins favorisés. Sans frais !
« Une des raisons qui motivent tout ça, c’est notamment parce que j’ai trouvé ça très difficile à mes débuts. Quand j’ai grandi à Blainville (sur la rive nord de Montréal). Mon père faisait son possible pour me faire pratiquer à moindres coûts et il arrivait qu’on doive déneiger des courts extérieurs et y tendre un filet de volleyball pour me permettre de jouer », se rappelle Aleksandra.
Même si elle a accumulé deux millions de dollars en bourses en 13 ans sur le circuit professionnel, il est inutile de dire que dans ce contexte du 21e siècle, c’est loin d’être une fortune. Et elle ne remerciera jamais assez son père, Antoni, de l’avoir appuyée financièrement pendant toutes ces années.
Photo: Pascal Ratthé // Tennis Canada
Le tennis canadien est en pleine explosion, constate Aleksandra, mais elle veut se concentrer sur l’étincelle de départ.
« Pour continuer sur cette belle lancée, il faut que plus de jeunes soient inspirés. Pas seulement pour devenir des professionnels, mais pour découvrir une activité sportive qui les passionne et la poursuivre lorsqu’ils iront au cégep ou à l’université. Et même peut-être devenir des entraîneurs. Moi, c’est ça mon but : venir en aide à ces enfants-là. »
Ce programme des « Futurs As » s’échelonnera du 1er mai au début de novembre,
« tant qu’il n’y aura pas de neige », mentionne Aleksandra en souriant.
Photo: Académie Aleksandra Wozniak
Et comme il faut bien payer des factures, Aleksandra est à la recherche de fonds qui lui permettront de réaliser ce nouveau rêve. En attendant qu’une entreprise ou un groupe signale son intérêt, l’ex-joueuse professionnelle procèdera à une première activité de financement en mai prochain.
Un déjeuner-causerie mettant en vedette plusieurs personnalités féminines du Québec — autrices, athlètes, politiciennes — aura lieu le 21 mai, non loin de son académie. Tous les détails de cette activité intitulée « Les Femmes exceptionnelles » se trouvent ici.
En discutant avec Aleksandra, on a toujours du plaisir à évoquer sa carrière qui s’est échelonnée de 2005 à 2018. Elle y a connu ses meilleurs classements entre le 20 juillet 2008 et le 13 juin 2010 alors qu’elle s’est maintenue dans le Top 50 pendant 23 mois consécutifs.
Elle compte un titre WTA, celui de Stanford, à l’été 2008. Elle a même occupé le 21e rang mondial en juin 2009, après avoir atteint la demi-finale du tournoi sur gazon d’Eastbourne, en Angleterre.
Parmi les personnes qui l’ont inspirée, il y a son idole de toujours, Monica Seles, mais surtout, sa sœur aînée Dorota, qui l’a toujours accompagnée. Dorota était d’ailleurs avec elle lors de l’un des plus beaux moments de sa carrière, les Jeux olympiques de 2021 de Londres.
Photo: Paul Rivard
Aleksandra est la maman d’un garçon de 7 mois, James.
Nul doute que l’on verra le poupon arpenter les abords des terrains de l’académie dès qu’il sera en âge de marcher.
Photo: Académie Aleksandra Wozniak
Pour revenir à son académie, Aleksandra gardera son « quartier général » à Bedford jusqu’en 2025 en vertu d’un nouveau contrat conclu avec la municipalité. Mais elle ne compte pas se limiter à ce site.
« Éventuellement, j’aimerais l’établir aussi dans un club intérieur afin d’être en mesure de poursuivre les activités pendant l’hiver. »
Article par: Paul Rivard
Tennis Canada
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